Niché dans le passage de la Sorcière, sur un site classé depuis 1991, le terrain où les membres du Club Lepic Abbesses Pétanque (CLAP) jouent depuis plus d’un demi-siècle est convoité par un hôtelier. Le Conseil de Paris lui a octroyé une convention d’occupation du domaine public pour douze ans, au grand dam des membres du CLAP, dont la survie est menacée, et des voisins, qui ont déposé des recours.

Quelle merveilleuse initiative ! Un amical opérateur privé va prendre à sa charge la gestion d’un espace public jusqu’ici utilisé par une bande de criminels marseillais un club de pétanque.

Qui mieux qu’un entrepreneur avisé serait capable de gérer le bien commun ? Ces personnes n’ont-elles pas à coeur l’optimisation des ressources ? Et pensez que les membres du club, sans doute chômeurs ou dilettantes, pourront trouver du travail dans la résidence de luxe de notre sympathique mécène.

Pour moi c’est du gagning sur toute la ligne. Et même si le pauvre entrepreneur sera sans doute forcé de payer davantage d’impôts (on espère que non !) et d’investir pour entretenir cet espace. Être riche, c’est aussi avoir une conscience sociale.

Merci mes amis riches, quel exemple pour notre jeunesse !

  •  iraldir   ( @iraldir@jlai.lu ) 
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    1 year ago

    Dans ma ville de Milton Keynes, Angleterre, qui est une nouvelle ville créée de zéro dans les années 70, ils ont confié la gestion des parcs et espaces a une association non-profit. L’association est propriétaire d’énormément de terrains dans la ville, et du coup se fait des revenus avec certains de ces terrains qui sont loués commercialement, et réinvestissent tous les profits dans la maintenance et l’amélioration des parcs.

    S’en suit une ville avec un niveau de parcs très haut comparé au reste du pays, bien maintenus, propres et avec des équipements de qualité pour les enfants.

    Plus d’info sur l’assocation: https://www.theparkstrust.com/our-work/our-story/


    L’intérêt (ou la différence selon le point de vue) par rapport à un service public c’est que les revenus ne peuvent pas être utilisés pour autre chose, les revenus des 6000 hectars de terrain vont dans les parcs et c’est tout. Ça évite de réduire le budget des parcs d’année en année etc.

    • Nous sommes là dans un cas typique de game-changing innovation, dans un projet porté des leaders inspirationnels qui cherchent à créer de la valeur pour tous les stakeholders. Des acteurs de la transformation qui play to win dans un cadre d’efficience opérationnelle et d’objectifs stratégiques avec une haute performance et une valeur ajoutée synergique indéniable.

      Bien sûr, le changement fait peur, mais nous saurons accompagner ce changement en traînant au tribunal tous les bobos freineurs de progrès et les communistes anti-réussite.

      • Je comprends l’ironie, mais ça m’embête tout de même : les biens publiques ne doivent pas rapporter des retours monétaires positifs, ils sont là pour être utilisés par la communauté. Cela vaut pour l’école, la santé, les infrastructures, et donc les espaces communs. Sûrement, il faut balancer le bilan public, mais tout de même !

            • Oh desole,

              Jcdecaux est une entreprise en France qui a un très gros chiffre d’affaire.

              Ils font beaucoup de revenues notamment grâce aux panneaux publicitaire qui recouvrent nos routes, abris de bus, hall de gares, etc.

              Les collectivités (les gens qui gèrent la ville et ont le budget, les mairies, etc) payent un forfait annuel à JCDecaux pour l’entretien de ces espaces occupés et la contre partie (en échange), c’est quils peuvent exposer leur pubs sur les lieux qu’ils sont sensés entretenir.

              Grosso modo (en bref XD)

              https://en.m.wikipedia.org/wiki/JCDecaux

              Maintenant pour préciser mon message et l’expliqué,

              En France des que du mobilier urbain est détruit par des manifestants, les médias s’empressent de dire que ces manifestant font perdre de l’argent aux villes car elles devront réparer. Et qu’en gros les dégâts se retournent contre les citoyens.

              Hors la majorité du temps, ces “biens communs” détruits n’en sont pas (les fameux panneaux JCdecaux, vitrines de banques et mcdo, etc).
              En gros c’est le capital qui est symboliquement visé.
              Mais les médias mainstream ne le présentent pas comme cela. Car le forfait est annuel, le contrat c’est qu’il doivent entretenir.