• Je comprends vraiment pas l’argument de l’illisibilité. De toutes les difficultés de la langue française, de toutes les particularité tordues que les défenseurs du langage veulent garder “pour l’histoire et la richesse de la langue”, c’est celle là qu’ils ont du mal à lire? Pas les ph au lieu du f les ch qui se prononcent k, les lettres muettes ou non semées au hasard à la queue des mots? Ça ça va. Mais une abréviation à ajouter aux M. Mme. etc. c-a-d, cqfd et autres ndlr, ça c’est trop demander?

        • “étudiant·e·s”

          Dans ma tête: étudian teuh

          Si je lis à voix haute pour d’autres: “étudiantes et étudiants”.

          Mais c’est un trait de personnalité de lire “en audio” dans sa tête les textes? Perso je le faisait pendant l’apprentissage de la lecture, mais on va beaucoup plus lentement comme ça.

          Un autre proposition, que personnellement je trouve plus élégante, plus prononçable, plus juste, mais qui a moins de support aujourd’hui, c’est de remplacer les terminaisons genrées par “-aire”. Ça marche particulièrement bien pour les mots en -eur: conducteur/conductrice = conductaire.

          Étudiant/étudiante ça fait étudiantaire, un peu plus moche, mais au moins très facilement prononçable.

          •  brsrklf   ( @brsrklf@jlai.lu ) 
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            8 months ago

            Au sujet de la “petite voix” quand tu lis : apparemment c’est normal, et plutôt utile.

            G Milgram en parle dans cette vidéo sur les pseudo-champions de “lecture rapide” qui vendent des formations.

            Entre autres conseils, ils disent que pour lire plus vite il faut s’entraîner à supprimer la voix intérieure. Sauf que quand on va voir les vrais chercheurs, le consensus général c’est que ça aide beaucoup à comprendre et mémoriser les informations du texte.

          • Pour ndlr je prononce “Note de Rédaction”, “Note de la Rédaction” ou juste “N D L R” Pour Mme je prononce “Madame”

            Pour étudiant·e·s si je dis “étudiants et étudiantes” je privilégie le masculin, si je dis “étudiantes et étudiants” je privilégie le féminin… mais si je prononce “étudiants” en utilisant le masculin à valeur de neutre, on peut me reprocher de privilégier le masculin.

            D’où ma question : comment prononcez-vous le point médian ?

              • Ouais mais être galant ne résout pas vraiment le problème en fait.

                Ce que je vais dire est très controversé, mais en disant “étudiantes et étudiants” au lieu de “étudiants et étudiantes”, on échange le masculinisme pour du féminisme. Je ne pense pas qu’il y en ait un qui soit mieux que l’autre très honnêtement.

                Je suis assez frustré qu’on n’ait pas un “they” ou “them” en français.

                Si on veut vraiment l’égalité des genres, il faudrait soit tout rapporter au masculin actuel, ou tout rapporter au féminin actuel - puis enfin supprimer le genre complètement. Disons qu’on rapporte tout au masculin actuel parce que les mots sont plus courts au masculin.

                ça impliquerait de ne plus dire “je suis sorti avec elle” mais “je suis sorti avec lui”, peu importe si on parle d’un mec ou d’une nana.

                Le souci c’est qu’on reste malgré tout attaché au genre. Si on dit “lui” pour une femme devant elle, il est fort probable que la femme s’indigne. De même, si on dit “elle” pour un homme, il est tout aussi probable qu’il s’indigne.

                Je pense que tant qu’on aura cette nécessité de s’identifier comme homme ou femme il y aura du sexisme.

                • Je suis assez frustré qu’on n’ait pas un “they” ou “them” en français.

                  Ben le iel est proposé, mais la résistance est forte, et assez peu argumentée amha.

                  Disons qu’on rapporte tout au masculin actuel parce que les mots sont plus courts au masculin.

                  En fait, ce n’est pas la raison, la raison on la connaît, elle est dans les grammaires les plus anciennes: « Le genre masculin est réputé plus noble que le féminin à cause de la supériorité du mâle sur la femelle » article WP. La règle étant explicitement sexiste, je trouve légitime les appels à la changer.

                  Je pense que tant qu’on aura cette nécessité de s’identifier comme homme ou femme il y aura du sexisme.

                  Le sexisme n’est pas de marquer une différence, c’est de transformer la différence en hiérarchie.

                  • Ben le iel est proposé, mais la résistance est forte, et assez peu argumentée amha.

                    Je vois deux problèmes :

                    • iel se comprend comme “quelqu’un qui est soit homme soit femme” et non juste “quelqu’un”. Même si c’est un pas en avant pour résoudre les inégalités hommes/femmes, ça continue de mettre des gens dans des cases. Mais c’est quand même un pas en avant donc peut-être que c’est mieux que rien faire du tout
                    • ça fait vraiment bizarre à prononcer. On n’a pas beaucoup de mot qui commence par un son ‘y’ en français. Mais peut-être que c’est juste un manque d’habitude et qu’une fois que l’oreille est habitué à entendre ça, ça passe.

                    Est-ce qu’il y a une forme COD de iel ? Par exemple pour l’anglais c’est them.

                    En fait, ce n’est pas la raison, la raison on la connaît, elle est dans les grammaires les plus anciennes: « Le genre masculin est réputé plus noble que le féminin à cause de la supériorité du mâle sur la femelle » article WP. La règle étant explicitement sexiste, je trouve légitime les appels à la changer.

                    L’existence de la raison historique n’empêche pas que j’ai une préférence personnelle à rédiger au masculin pour des raisons de brièveté

                    Je suis complètement OK pour changer la règle en la règle de la brièveté de mon côté.

                    Le sexisme n’est pas de marquer une différence, c’est de transformer la différence en hiérarchie.

                    Dans ce cas on pourrait décréter de pouvoir utiliser le genre que l’on veut à valeur de neutre, c’est à dire que l’auteur pourrait, au choix, dire “les étudiants” ou “les étudiantes”.

                    Concrètement, ça voudrait dire que le masculin et le féminin pourraient être utilisés à valeur de neutre.

                    Comme ça la différence existe, mais il n’y a plus de hiérarchie. Grammaticalement en tout cas.